Le 28 mai 2025, l’association LOIART et la Ville du Coteau ont inauguré un parc de sculptures dans l’enceinte des parcs Bécot et des Berges du Rhins.
Sept œuvres des artistes Philippe Amiel, Gabrielle Conihl de Beyssac, Eva Ducret, Olivier Giroud, Thomas Goux, Alessandro Montalbano et Wladimir Wauquiez sont à découvrir jusqu’au 30 septembre.
– LOIART donne l’occasion aux artistes de confronter leurs œuvres et la transformation de la
matière au milieu naturel d’exception dans lequel elles seront installées.
– Avec LOIART, les artistes et leurs œuvres contribuent à la mise en valeur des territoires le long de la Loire. Ils valorisent les savoirs faire artisanaux et participent à la transmission des connaissances et à la réinsertion des personnes par la pratique des métiers.
– Avec LOIART l’art est une fête en mouvement !
“Nous créons l’événement avec la participation de tous les acteurs dans les domaines : culturels et artistiques, artisanaux, sportifs et loisirs, touristiques et écologiques, sociaux et éducatifs…”. Wladimir Wauquiez, président de LoiArt. |
Eva Ducret est une artiste plasticienne polyvalente qui explore une grande diversité de techniques. Elle crée des environnements artistiques à partir d’objets récupérés, mêlant sculptures, tableaux et installations. Son travail, profondément sensoriel et poétique, évoque la vie, sa fragilité, l’humain et son identité.
Ses œuvres sont issues d’un processus vivant, où les objets du quotidien sont transformés, réinterprétés et mis en scène, illustrant une recherche permanente.
Elle accorde une grande importance au mouvement, à l’évolution des formes et à la relation entre art et nature, notamment à travers des créations en extérieur, dans les jardins.
Très attachée au partage artistique, elle célèbre les échanges avec d’autres artistes
comme source d’enrichissement. Depuis ses débuts, Eva vit pleinement de son art, explorant sans cesse les limites et possibilités de la création plastique.
La Symbolique. Djinns, littéralement : invisibles. Les Djinns sont des créatures qui, au même titre que les hommes, les animaux et les plantes, peuplent notre monde, en même temps qu’ils font partie d’un autre monde. Ils sont responsables de faits surnaturels. Ils peuvent effrayer l’homme et lui faire du mal. Quand un Djinn se sent menacé par un homme, il ne réalise pas ses vœux, mais ses craintes. Ils vivent dans des régions d’arbres, de buissons et d’arbustes. Ils préfèrent les endroits sombres et humides. Ils vivent en général le jour dans les airs. Ils peuvent devenir les doubles des hommes, mais sont très craintifs. Si on libère un Djinn d’une situation dangereuse, on peut formuler trois vœux.

Olivier Giroud dessine et réalise du mobilier pour des collectionneurs privés, tout en créant des œuvres monumentales pour des lieux publics en Allemagne et en France, notamment à Lyon. Il expose régulièrement à l’étranger.
Après avoir sculpté la terre, il se tourne vers le travail du bois en 2010, faisant l’objet d’expositions sous le titre « Bois debout » au musée Hébert à La Tronche en 2011 et à Andrésy en 2013.
Il travaille principalement la terre et le bois, créant des constructions et des assemblages de formes qui abolissent la notion d’échelle, conjuguant le plein et le vide.
Balise. Un cèdre de grande taille, cela s’impose par son poids, sa dimension, son histoire. Comment lui garder ses qualités ? Le détourner un peu de la sphère, lui garder de la hauteur, le mettre en majesté… Créer des entailles permettant de rentrer à l’intérieur, de percer un peu son secret. C’est juste une colonne en hommage à un grand arbre.

Philippe Amiel décrit son processus de création sculpturale, où il cherche dans les troncs d’arbres des lignes suggérant des formes humaines comme des épaules ou des cambrures. Ces lignes doivent également enserrer quelque chose d’invisible qui soutient la sculpture, soulignant l’importance de la dynamique entre pleins et vides.
Il cite Jules Michelet et Gaston Bachelard pour illustrer l’idée que les formes créées par les oiseaux pour leurs nids reflètent leur constitution intérieure, et que la fonction d’habiter fait le lien entre le plein et le vide. À travers son dialogue avec le bois, l’auteur explore ce qui fait de nous des êtres de nature et ce qui, sous le couvert des arbres, nous permet de grandir.
Nocturne. Dans les bois, les troncs des arbres se courbent en montant vers le ciel et forment avec le départ des branches une voûte au travers de laquelle on perçoit la lumière. La nuit, tout y est noir et pourtant le noir des troncs n’est pas celui du vide, ni le noir du sol celui du ciel. Ce dôme noir respire, il est agité de souffles et troué de dégradés d’obscurité. C’est une présence plutôt qu’une vision, c’est par tous nos sens que nous voyons. N’est ce pas comme la sculpture, une demeure pour le regard ?

Gabrielle Conihl de Beyssac développe une pratique artistique à la croisée de la sculpture et du dessin, marquée par une grande économie de moyens et une sensualité abstraite. Son œuvre invite à un parcours interactif où le spectateur est encouragé à s’engager avec la sculpture. Elle cherche à créer des expériences polysensorielles, rapprochant ainsi sa démarche artistique de l’action du spectateur.
Son approche s’inspire de l’observation de formes élémentaires et de pratiques artisanales, façonnée par ses expériences dans différents pays comme le Canada et le Mali. Elle explore les matériaux et les outils dans une logique d’interrelation, combinant sculpture et dessin pour mettre en valeur la ligne et le tracé. Ses propositions artistiques, toujours mixtes et mobiles, visent à sensibiliser les espaces et à accueillir la rencontre des expériences, des médiums et des corps.
Anneau. Donne à percevoir l’énergie qui circule et donne forme à un disque de métal sur lequel on a apposé une profonde pliure.
Ce geste élémentaire de sculpture que constitue le pli est employé ici pour faire émerger une forme et un mouvement dynamique à partir du plan et rompre avec l’harmonie du cercle.

Depuis son installation dans le Sud de la Bourgogne, Alessandro Montalbano «fréquente» au quotidien vaches, veaux, mais surtout taureaux, qui en tant que peintre et sculpteur l’ont fortement inspiré. La plastique de cet animal le fascine, tant par sa puissance que par son harmonie. De là, est née la série Mon voisin, en hommage au taureau charolais qui vit dans le pré qui touche sa maison et avec qui il a instauré le dialogue.
Toro Grande 2018. Le thème du taureau, apparu récemment dans son travail suite à son installation dans la campagne charolaise, est dans la même lignée que celui du cheval. La plastique exceptionnelle de ce nouveau “voisin” avec qui il a instauré le dialogue, le subjugue et l’impressionne tant par sa puissance que par son harmonie. L’ère astrologique du Taureau a marqué les arts de la fin de la Préhistoire jusqu’à l’Antiquité, incarnant aux yeux de nombreuses civilisations la puissance divine sur terre. L’évocation symbolique de ces créatures que sont le taureau et le cheval, fascine depuis la nuit des temps et ils sont, dans son travail, la métaphore de l’homme, sa force et sa capacité à affronter les épreuves de l’existence. Ce Toro Grande incarne le lien fondamental qui nous relie à la terre et à son énergie vitale.

Après plusieurs années en tant que designer et scénographe, tant dans des structures publiques que dans sa propre agence, l’auteur se consacre désormais à son activité d’artiste plasticien. En parallèle, il intervient régulièrement comme directeur artistique
sur des projets d’architecture et comme régisseur pour une galerie d’art. Son travail de
plasticien englobe la sculpture, la peinture, l’installation et la performance, avec une préférence pour les formats importants afin de provoquer une confrontation directe avec le corps et l’environnement, explorant ainsi cette relation.
Le Poids de l’Histoire. Sculpture composée de trois poutres en chêne, préalablement rabotées et laquées, puis volontairement brisées à l’aide d’une machine spécialement conçue pour cet usage. Ce travail sur les brisures, symbolisant les tensions intérieures, trouve son inspiration dans les tempêtes Lothar et Martin de décembre 1999, qui avaient dévasté des arbres centenaires. Des années plus tard, des événements personnels violents ont rappelé à l’artiste ces arbres immuables balayés en quelques minutes. Pour créer cette œuvre, l’artiste a collaboré avec un bureau d’études de chantier naval pour calculer les forces nécessaires et construire la machine capable de briser les poutres. Un charpentier a également été impliqué pour sélectionner et raboter les poutres en chêne de la qualité souhaitée. Lors d’une performance artistique, trois poutres ont été brisées pour créer « Le Poids de l’Histoire », et une quatrième pour réaliser la sculpture « Éternelle Troisième Génération”.

Il intègre la première promotion de l’ ENSCI Les Ateliers, école prestigieuse de design. Après ses études, il part au Brésil, où il travaille pour Tok & Stok (l’équivalent local d’Ikea), conçoit du mobilier et participe à un concours architectural pour un musée.
De retour à Paris en 2001, il fonde sa propre entreprise et mène de nombreux projets d’architecture et d’aménagement urbain en France et à l’international (Espagne, Russie, Suède, Maroc…).
Aujourd’hui, son objectif est clair, « bien habiter la Terre » et être attentif à l’autre. En parallèle, il développe un travail artistique sensible, mêlant dessin et peinture, qui met en valeur les éléments fragiles de la nature. Inspiré par ses racines rurales en Haute-Loire et Ardèche, mais aussi par ses voyages (Finlande, espaces protégés), il produit des œuvres minutieuses, souvent teintées d’humour, qui sont autant de messages d’alerte écologique.
Libellule. Elle est bien plus qu’un simple insecte : elle est porteuse d’un héritage spirituel et esthétique, mêlant force, beauté, et symbolique de la nature. Elle reflète à la fois l’esprit guerrier du passé et la grâce poétique.

Cette œuvre a été acquise en 2025 par la Ville du Coteau, avec le concours de la Fédération départementale des chasseurs de la Loire.